dimanche 25 mars 2012

Les choses que je déteste d'Espagne

J'arrête pas de vous rabattre les oreilles avec à quel point la vie est belle ici.

C'est vrai.

Mais en même temps...

Parfois, je suis confrontée à des situations qui me font me demander si vraiment, je suis dans un pays civilisé. Par exemple, la quantité de crottes de chiens qu'on retrouve sur la rue. C'est juste ridicule. Y'en a partout, tous les jours des crottes fraîches, et même pas dans le gazon, non, directement sur le trottoir. À Séville marcher en regardant en l'air, c'est s'exposer au risque de ruiner sa paire de souliers. À ça s'ajoute la merde de cheval, car dans le centre historique de Séville, on a une tonne de calèche pour touristes qui laissent de belles traces jaunâtres tout autour de la cathédrale... miam. Et que dire de l'odeur?


Deuxième point, et non le moindre: la mentalité de bureaucrates des Espagnols. Je vous en ai déjà parlé ici avec mes aventures à la bibliothèque (qui ont d'ailleurs connu maints rebondissements). Mais on dirait que c'est toute la société qui est corrompue à ce mode de fonctionnement archaïque, inefficace et ô combien frustrant. Parlez-en à mon amie Raphaëlle, qui a mis un mois à s'inscrire à ses cours parce que "la madame qui peut répondre à ta question est X (n'importe quelle raison absurde que vous pouvez imaginer)". Autre exemple de leur incapacité à l'efficacité: mon épicerie de quartier. Peu importe qu'il y ait 1 ou 20 clients qui font la file, il n'y a jamais plus d'une caissière. Et elle jase. Avec ses amies, ou de parfaits inconnus, ça l'importe peu. Partout où je vais c'est la file d'attente assurée. Ils ont tellement peu le sens du service à la clientèle que parfois au restaurant pour se faire apporter la facture - se faire apporter la facture! - ils y mettent 20 minutes. Une chance qu'ils veulent être payés!...

Un autre truc fatiguant que m'a fait remarqué mon amie Natacha, c'est leur besoin inouï de se coller les uns sur les autres. La première fois que je suis allée au parc avec mon amie Amanda, il y avait un rassemblement de républicains, avec une scène, de la musique, des discours, des stands qui vendaient des cochonneries, plein de monde et de bruit. Amanda, en bonne Espagnole, a décidé qu'il était pertinent de s'asseoir exactement au beau milieu de tout ce beau monde. N'importe quel personne saine d'esprit aurait installé sa nappe à pique-nique un minimum à l'écart; en Espagne, on n'y pense même pas.

Autre exemple: je suis dans le parc, assise sur un banc, et je lis. Le parc est vide, il n'y a aucun passant, aucune foule, les allées sont bien dégagées. Mais si quelqu'un a à passer en face de moi, il faut absolument qu'il me frôle les genoux. C'est comme ça. Certes, l'allée fait 5 mètres de large, mais tsé, en Espagne, on se colle sur les étrangers qui lisent dans les parcs.

Au Québec, on est pas mal choyé que les poubelles et le recyclage se ramassent à notre porte. Ici, il faut trier à la main et aller porter dans des grosses poubelles au prochain coin de rue. Alors on comprend que l'écologie, c'est pas leur fort. Mais y'a des limites. Ici les gens jettent sans cesse et sans vergogne leurs déchets sur la rue. C'est juste incroyable à quel point les rues peuvent devenir vite dégoûtantes. Même les fontaines, après les nuits de fin de semaine, se remplissent de bouteilles vides. Est-ce pour garantir des emplois stables aux employés de la voirie? Après tout, avec le taux de chômage qu'ils ont, ce serait plausible. Reste qu'ils gaspillent une quantité incroyable d'eau pour laver toutes et chacune des rues du centre à tous les jours. S'ils pouvaient juste apprendre à utiliser une poubelle!...

Ok, je sais que je vais en fâcher quelques-uns, mais un autre truc qui m'énerve, c'est les p'tits vieux. Non seulement ici ils en ont une quantité incroyable, mais en plus, ils sortent dans la rue, marchent super lentement, dépassent dans les files d'attente, disent pas merci quand on leur tient la porte, et chialent dans l'autobus, au resto, sur la rue, alouette! Moi qui marche vite, c'est un véritable fléau. Déjà qu'il faut contourner les crottes de chien, éviter les bicyclettes et les scooters qui roulent sur le trottoir, les oranges écrasées et les déchets, en plus il faut faire du slalom entre les guerriers gériatriques! Et le pire, c'est que la plupart du temps, ils se promènent avec un landau contenant leur dernier petit-fils, l'horreur. 

Parlant d'enfants, je ne sais pas si ils en ont tant que ça ici ou s'ils aiment juste les exhiber, mais ils sont partout, et lâchés lousse en plus. Les parents s’assoient à la terrasse d'un bar avec leurs amis et les enfants peuvent courir partout autant qu'ils veulent. Ouais, la liberté c'est cool, mais un enfant, ça comprend pas le concept de piste cyclable, et déjà que les Espagnols parlent fort, leurs enfants crient sans cesse. Ah, ouais, l'Espagne c'est bruyant.

Parlant de bruit: chaque deux semaines, quelqu'un s'installe à l'entrée du stationnement de mon complexe immobilier et fait jouer à plein volume un sample de musique mexicaine super quétaine par-dessus lequel il (elle?) joue de la trompette. À 10h le matin. Le samedi. 
...
Comment quelqu'un peut s'imaginer que ses vagues prouesses à la trompette intéresse qui que ce soit? C'est juste super fort à cause de l'écho répercuté par la forme du stationnement, et vraiment, profondément mauvais. Aucun respect pour le sommeil des justes!

Dernier point et ensuite je me tais, promis: le papier de toilette. Ici, et c'est unique à Séville, il ne faut jamais présumer qu'un restaurant, un bar ou même une université va mettre à la disposition de ses usagers du papier de toilette. Jamais. Parce que comme vous le savez, le pays est en crise, et le papier de toilette est un luxe que ces établissements ne peuvent surtout pas se permettre. On se croirait au tiers-monde, sauf que même au Pérou, ils en avaient, du papier cul. 

Alors voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Comme ça vous ne serez plus aussi jaloux qu'auparavant.

Prochain billet: les Fallas de Valence!



La mode à Séville

Imaginez un instant une ville où les gens portent massivement des chemises à carreaux. Des bleues, des rouges, mais aussi des violettes, vertes et roses. Vous voyez le portrait? Bien. Maintenant, imaginez que par-dessus leurs chemises, les gens ont l'habitude de porter des vestes sans manche... en fourrure. Genre, fourrure à poils longs. Genre, le lapin angora de votre petite cousine. Bon. Et puis les bottes qu'ils ont aux pieds? Des bottes de cavalier. Celles en cuir qui montent jusqu'au genoux, dans les tons de brun ou de noir. Si vous pensez que je vous dépeins le quartier général de la police montée, détrompez-vous. Ici à Séville, la mode canadienne est à l'honneur, et bien qu'il fasse au moins 25 degrés à tous les jours, les gens considèrent encore que c'est l'hiver et qu'il fait froid. Le seul accessoire qui leur manque, c'est la tuque à pompon!

Mais les vitrines déjà se parent de couleurs d'été. D'ailleurs, les vitrines ici ils les changent aux deux semaines. Ça donne l'impression qu'il y a du nouveau linge mais non! c'est juste une illusion. Les petits coquins. Ainsi l'été va être très coloré. Les pantalons unis de couleur vive sont bien présents, et se détaillent principalement dans la coupe skinny avec taille semi-haute. Le vert émeraude clair est partout, mais aussi le corail, le bleu royal, le jaune et le rouge. Le match orange-bleu marin est partout ainsi que le style marin, ses rayures et ses vestons aux épaules carrées et à la taille cintrée. 

Comme partout dans le monde, les petits souliers de type mules sont super populaires. Pour tout vous dire, même moi j'en ai acheté une paire. Mais les vraies Espagnoles portent des talons hauts avec semelles compensées en plus, soulier ou botte. Il faut dire qu'ici la tendance est à marcher super lentement dans la rue, alors aucune chance qu'elles trébuchent. Pour l'instant, les seuls que j'aie vu porter des gougounes sont des étrangers, qui 1- n'ont aucun goût vestimentaire, et 2- considèrent que 25 degrés, c'est loin d'être frisquet. J'ai bien hâte de voir quel type de sandales ils vont nous sortir pour cet été!

Tout comme les chandails, les robes sont amples et délicates et se portent avec une ceinture à la taille. Les tissus sont aériens et les coupes laissent voir les épaules. On parle de tons de beige, de rose pâle, de doré, mais aussi de motifs floraux et de dentelle. Ici, les vêtements sont toujours élégants et un peu conservateurs. Le vulgaire, le flyé, c'est out, sauf en ce qui a trait aux shorts super courtes portées par-dessus des collants. Ça c'est rendu pas mal universel, mais à se promener près du McDonald un vendredi soir on se rend compte que ça pogne juste auprès des moins de 20 ans.

Enfin, les accessoires. Les petits sacs à main en cuir travaillé ont la cote. Ils sont offerts dans des couleurs naturelles et s'agencent aux ceintures. L'Accessoire essentiel cet été est la paire de lunettes de soleil RayBerry. Oui, RayBerry comme dans copie bon marché officielle de RayBan. N'importe quel magasin du dollar (communément appelé chino) comblera vos besoin de lunettes multicolores. Les montres Casio (et leurs copies) sont aussi bien visibles, de même que les montres de plastique coloré et les grosses montres bling-bling. Les foulards ne sont jamais aussi impressionnants que nos bon vieux foulards en laine. Ici, ils optent plutôt pour des voiles fins, souvent sobres ou unis, qu'ils nouent de côté avec leur habituelle élégance.

Bon, je crois que c'est tout ce que mon oeil peu habitué à la mode peut détecter pour l'instant. J'aurais aimé prendre des photos mais je crois qu'ils m'auraient lancé des roches. Les Espagnols sont très vindicatifs. 

Je vous laisse sur le site d'une boutique espagnole qui fait vraiment du beau linge mais qui coûte trop cher pour moi. En plus, ils viennent de sortir une collection en collaboration avec le Cirque du Soleil!

À bientôt!


samedi 3 mars 2012

Jésus, suite et fin

Bon je ne sais toujours pas de qui me vient cette question, mais j'ai cherché Jésus toute la semaine et maintenant les gens pensent que je traverse une crise mystique. La vérité, c'est que j'habite dans un quartier relativement moderne, alors je ne croise pas Son Chemin très très souvent. Par contre, lorsque je me promène dans le centre, j'ai déjà plus d'opportunités de sentir Sa Présence. Mais Jésus a beau être cool, reste que Marie est plus populaire ici.

Donc pour le décompte, puisque je suis restée tranquille cette semaine, mardi je ne l'ai aperçu qu'une fois, mercredi aucune, jeudi 2 et vendredi 3. Voilà, j'espère que j'ai répondu à la question!

Dans un prochain article, je répondrai à soeur, qui me demande tout sur la mode sévillane, et je compte aussi écrire quelque chose sur les désavantages de Séville, parce que je sais que vous mourrez d'envie à me lire ainsi et que vous êtes en droit de savoir que tout n'est pas toujours rose ici ...

à bientôt!