J'arrête pas de vous rabattre les oreilles avec à quel point la vie est belle ici.
C'est vrai.
Mais en même temps...
Parfois, je suis confrontée à des situations qui me font me demander si vraiment, je suis dans un pays civilisé. Par exemple, la quantité de crottes de chiens qu'on retrouve sur la rue. C'est juste ridicule. Y'en a partout, tous les jours des crottes fraîches, et même pas dans le gazon, non, directement sur le trottoir. À Séville marcher en regardant en l'air, c'est s'exposer au risque de ruiner sa paire de souliers. À ça s'ajoute la merde de cheval, car dans le centre historique de Séville, on a une tonne de calèche pour touristes qui laissent de belles traces jaunâtres tout autour de la cathédrale... miam. Et que dire de l'odeur?
Deuxième point, et non le moindre: la mentalité de bureaucrates des Espagnols. Je vous en ai déjà parlé ici avec mes aventures à la bibliothèque (qui ont d'ailleurs connu maints rebondissements). Mais on dirait que c'est toute la société qui est corrompue à ce mode de fonctionnement archaïque, inefficace et ô combien frustrant. Parlez-en à mon amie Raphaëlle, qui a mis un mois à s'inscrire à ses cours parce que "la madame qui peut répondre à ta question est X (n'importe quelle raison absurde que vous pouvez imaginer)". Autre exemple de leur incapacité à l'efficacité: mon épicerie de quartier. Peu importe qu'il y ait 1 ou 20 clients qui font la file, il n'y a jamais plus d'une caissière. Et elle jase. Avec ses amies, ou de parfaits inconnus, ça l'importe peu. Partout où je vais c'est la file d'attente assurée. Ils ont tellement peu le sens du service à la clientèle que parfois au restaurant pour se faire apporter la facture - se faire apporter la facture! - ils y mettent 20 minutes. Une chance qu'ils veulent être payés!...
Un autre truc fatiguant que m'a fait remarqué mon amie Natacha, c'est leur besoin inouï de se coller les uns sur les autres. La première fois que je suis allée au parc avec mon amie Amanda, il y avait un rassemblement de républicains, avec une scène, de la musique, des discours, des stands qui vendaient des cochonneries, plein de monde et de bruit. Amanda, en bonne Espagnole, a décidé qu'il était pertinent de s'asseoir exactement au beau milieu de tout ce beau monde. N'importe quel personne saine d'esprit aurait installé sa nappe à pique-nique un minimum à l'écart; en Espagne, on n'y pense même pas.
Autre exemple: je suis dans le parc, assise sur un banc, et je lis. Le parc est vide, il n'y a aucun passant, aucune foule, les allées sont bien dégagées. Mais si quelqu'un a à passer en face de moi, il faut absolument qu'il me frôle les genoux. C'est comme ça. Certes, l'allée fait 5 mètres de large, mais tsé, en Espagne, on se colle sur les étrangers qui lisent dans les parcs.
Au Québec, on est pas mal choyé que les poubelles et le recyclage se ramassent à notre porte. Ici, il faut trier à la main et aller porter dans des grosses poubelles au prochain coin de rue. Alors on comprend que l'écologie, c'est pas leur fort. Mais y'a des limites. Ici les gens jettent sans cesse et sans vergogne leurs déchets sur la rue. C'est juste incroyable à quel point les rues peuvent devenir vite dégoûtantes. Même les fontaines, après les nuits de fin de semaine, se remplissent de bouteilles vides. Est-ce pour garantir des emplois stables aux employés de la voirie? Après tout, avec le taux de chômage qu'ils ont, ce serait plausible. Reste qu'ils gaspillent une quantité incroyable d'eau pour laver toutes et chacune des rues du centre à tous les jours. S'ils pouvaient juste apprendre à utiliser une poubelle!...
Ok, je sais que je vais en fâcher quelques-uns, mais un autre truc qui m'énerve, c'est les p'tits vieux. Non seulement ici ils en ont une quantité incroyable, mais en plus, ils sortent dans la rue, marchent super lentement, dépassent dans les files d'attente, disent pas merci quand on leur tient la porte, et chialent dans l'autobus, au resto, sur la rue, alouette! Moi qui marche vite, c'est un véritable fléau. Déjà qu'il faut contourner les crottes de chien, éviter les bicyclettes et les scooters qui roulent sur le trottoir, les oranges écrasées et les déchets, en plus il faut faire du slalom entre les guerriers gériatriques! Et le pire, c'est que la plupart du temps, ils se promènent avec un landau contenant leur dernier petit-fils, l'horreur.
Parlant d'enfants, je ne sais pas si ils en ont tant que ça ici ou s'ils aiment juste les exhiber, mais ils sont partout, et lâchés lousse en plus. Les parents s’assoient à la terrasse d'un bar avec leurs amis et les enfants peuvent courir partout autant qu'ils veulent. Ouais, la liberté c'est cool, mais un enfant, ça comprend pas le concept de piste cyclable, et déjà que les Espagnols parlent fort, leurs enfants crient sans cesse. Ah, ouais, l'Espagne c'est bruyant.
Parlant de bruit: chaque deux semaines, quelqu'un s'installe à l'entrée du stationnement de mon complexe immobilier et fait jouer à plein volume un sample de musique mexicaine super quétaine par-dessus lequel il (elle?) joue de la trompette. À 10h le matin. Le samedi.
...
Comment quelqu'un peut s'imaginer que ses vagues prouesses à la trompette intéresse qui que ce soit? C'est juste super fort à cause de l'écho répercuté par la forme du stationnement, et vraiment, profondément mauvais. Aucun respect pour le sommeil des justes!
Dernier point et ensuite je me tais, promis: le papier de toilette. Ici, et c'est unique à Séville, il ne faut jamais présumer qu'un restaurant, un bar ou même une université va mettre à la disposition de ses usagers du papier de toilette. Jamais. Parce que comme vous le savez, le pays est en crise, et le papier de toilette est un luxe que ces établissements ne peuvent surtout pas se permettre. On se croirait au tiers-monde, sauf que même au Pérou, ils en avaient, du papier cul.
Alors voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Comme ça vous ne serez plus aussi jaloux qu'auparavant.
Prochain billet: les Fallas de Valence!
1 commentaire:
Tro drôle klo! en plus trés bien écrit! c vrai que les merdes de chiens c'est récurrent c'était les mêmes critiques à Paris...mais j'avoue qu'au Québec et en Australie sont vraiment mieux éduquer à ramasser les merdes de leurs chiens...
Continue à poster, c'est excellent! Et t'es pas encore allé voir un bon match de foot? Ça ca fait vraiment partie de la tradition!! et ma petite sœur habitait juste en face du stade de valencia, c'était fou l'ambiance!
Disfruta la vida loca amiga!
El vicente québécois
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