lundi 30 avril 2012

Feria

Comme promis, voici un bref aperçu d'une autre tradition sévillane absolument géniale, j'ai nommé la Feria. En fait, la Feria n'est pas spécifique à Séville; chaque ville tient ses propres célébrations, qui comprennent des casetas, sorte de tentes où ne sont admis que les "membres", et des attractions dignes de nos fêtes foraines. Les célébrations durent une semaine complète, depuis l'illumination du portail du recinto ferial (enceinte des activités de la Feria) jusqu'aux feux d'artifices de clôture. 

Le portail de la Feria de Séville 2012 lors de l'illumination traditionnelle, le lundi à minuit.


Une attraction des plus classiques.


La grande roue et le bateau-pirate, ici appelé la barque viking.


Une rue de la section "caseta" de la Feria remplie de monde.


Des casetas! À Séville, cette année, il y en avait 1040, et pas que des petites! La plupart sont privées et pour y avoir accès les gens doivent cotiser ($) tout au long de l'année. La caseta typique appartient généralement à une famille élargie, mais peut aussi appartenir à une organisation, par exemple un corps de métier ou un parti politique.


Avec Pedro et ses amis! Grâce à Pedro (à gauche) j'ai passé une super soirée car sa famille a une caseta et il connaît plein de gens qui en ont aussi.


Après une soirée bien arrosée, on a fini au restaurant tex-mex à 6h du matin, et surprise! ils servaient autre chose que de la Cruz Campo (bière locale équivalente à de la pisse de chat). On peut aussi voir le Angry Bird que Pedro m'a gagnée!


Avec Raphaëlle et une jarre de rebujito, drink typique de Feria constitué de manzanilla (sorte de vin blanc) et de sprite et qui se boit très froid.


Attraction typique d'Espagne: s'asseoir sur des taureaux mécaniques et essayer de ne pas tomber...


Un des dizaines de stand de bouffe où on a essayé les buñelos au chocolat blanc, qui sont des genre de beignes. Pour votre information, c'était vraiment bon (et aussi très cochon).


Raphaëlle mange et en arrière plan on voit le bateau-pirate, dans lequel on a été faire un tour. La particularité de cette attraction consiste en les cages qui se retrouvent aux extrémités et dans lesquelles les participants restent debout et se tiennent aux barreaux. C'est d'autant plus galvanisant que quand on atteint la hauteur maximale un petit saut sur place nous fait expérimenter quelques secondes d'apesanteur.


Lindsay ma coloc et un petit verre de rebujito!


Raphaëlle dans une caseta typique avec en arrière-plan des filles en habit de flamenca, ces robes portées par à peu près tout le monde durant la Feria et par les danseuses de flamenco le reste de l'année. D'ailleurs, tout le monde est très chic durant la Feria, à part bien sûr les nombreux touristes.


Dans l'antre de la caseta.


Durant le jour, des centaines de carrioles sillonnent les rues de l'enceinte dans une espèce de parade chaotique et malodorante.


Des gens à cheval stationnés le temps d'un petit verre.


Les rues de la Feria. Les gens se visitent de caseta en caseta, mangent, boivent et socialisent.


Plus de chevaux stationnés.


Et les célébrations s'achèvent le dimanche soir sur un feu d'artifice plus ou moins impressionnant, dépendant du budget de la ville cette année-là.

Donc c'était pas mal ça ma semaine de Feria, qui fut de loin l'évènement le plus intéressant et le plus excitant que j'aie vécu depuis que je suis à Séville et ce, malgré le fait que j'aie passé presque toutes mes journées enfermée à faire mes travaux.

De retour bientôt avec de nouvelles aventures!

mardi 24 avril 2012

Un peu de quotidien

Aujourd'hui, rien de spécial à vous raconter sinon quelques banalités.

D'abord, j'aimerais rectifier une information que j'ai divulguée dans mon message Visite de maman, 2ème partie. Lors de notre visite à Ronda, maman ne s'est pas plainte. Elle a apprécié tout et chacun des moments de cette merveilleuse journée, dans la pluie comme le soleil, le froid comme l'humidité, l'essoufflement comme le vertige. Voilà maman, c'est dit: tu es brave comme tout.

Ensuite, depuis ma terre d'Europe, je suis les nouvelles du Québec, et je tiens à féliciter tous mes collègues étudiants qui sont dehors dans la rue pour dénoncer les choix budgétaires douteux de notre premier sinistre et pour se battre contre son mépris ardent. Sachez que je suis de tout coeur avec vous et que je parle de vous à mes collègues espagnols, même si dans le fond ils n'en ont rien à faire.

Étrangement, un autre truc dont tout le monde semble se foutre royalement est la remise prochaine des travaux de session. D'ici un mois, j'aurai trois présentations orales (dont une de cinquante minutes!), le dossier d'un projet ainsi qu'une analyse élaborée de texte en espagnol à-peine-sorti-du-médiéval à présenter, le tout à une semaine du début de la période d'examen. Pourtant, je suis la seule à m'arracher les cheveux. J'en fais des cauchemars la nuit: je rêve que j'essaie de sortir plus de 7 livres de la bibliothèque...

Enfin, ici, la Feria de Séville a commencé. Je ne vous raconterai pas tout ce que j'y vois tout de suite car je compte bien vous prendre plein de photos et tenter de vous expliquer une fois de plus pourquoi ils sont fous ces Espagnols, le tout dans un billet subséquent. 

Une mention spéciale pour le temps qui passe si vite. Je sais que je ne reviendrai à Montréal qu'en août, mais dans à peine deux mois je quitte Séville pour me promener en Europe. Ces deux mois, je vais les consacrer à étudier et faire mes travaux et c'est pas mal ça. Mettons que je sors beaucoup moins qu'au début... Alors moi qui me disais que j'allais faire des milliers de trucs géniaux pendant la session, comme visiter l'Alcazar et ses jardins, aller à la plage, aller voir plusieurs villes d'Europe, organiser des méga-soupers avec tous mes amis (qui sont eux-même toujours partis!) et plein d'autres choses, je me retrouve prise dans la bonne vieille routine. Une chance que j'ai une slackline que Tim m'a envoyée ainsi qu'une guitare prêtée par un ami pour me faire décrocher de mes livres d'école.

Et puis comme je ne reçois pas beaucoup de nouvelles de la mère-patrie à part par Facebook et le journal en-ligne, je me suis mise à écouter l'émission de radio que fait mon ami Dominique Cambron-Goulet et son coéquipier Antonin Wyss. Ça s'appelle le Vieux Continent, c'est de la musique européenne, c'est le dimanche de 13h à 14h  à CISM (89,3 FM ou encore internet) et c'est ben bon. Voilà, un peu de publicité gratuite pour ces deux jeunes hommes qui me font découvrir de l'excellente musique à chaque semaine.

Donc d'ici quelques jours je vous raconte tout sur les dessous de la Feria de Séville.

à bientôt!

mardi 17 avril 2012

Tenerife

Avec mon amie Raphaëlle on parlait depuis longtemps d'aller aux îles Canaries. Le choix s'est naturellement porté sur Tenerife après qu'on eut constaté que l'île abritait la plus haut montagne d'Espagne, le Teide (3718 mètres). Quelques clics plus tard, on a trouvé des billets d'avion à prix raisonnable et on les a acheté. Ç'aurait été aussi simple que ça si Raphaëlle n'était pas tombée malade la semaine du départ... Malheureusement pour nous, elle a passé la fin de semaine à l'hôpital, perdant une belle opportunité de voyager, et moi, ben j'y perdais ma compagne de voyage.

Comme si c'était pas déjà assez pénible de même, alors que j'étais assise dans l'avion en attendant que le pilote nous conduise jusqu'à la piste, un grand coup s'est fait sentir, avec le "bang" habituel qui accompagne ce genre de secousse. L'avion qui était stationné à côté de nous et qui s'apprêtait à s'en aller pour Gran Canaria nous a accroché avec son aile, détruisant le centre de contrôle de je-sais-pas-quoi. J'ai donc dû descendre de l'avion et attendre presque trois heures à l'aéroport, le temps qu'ils nous trouvent deux autres appareils (parce que oui, l'aile de l'autre avion en a souffert). Déjà que le vol partait à 22h30, disons que j'étais pas mal fatiguée quand ils nous ont finalement fait embarquer dans un nouvel avion...

Les avions qui jouent à la tag. 

Heureusement, à mon arrivée, trois employés de l'auberge m'attendaient avec le grand sourire puisque j'avais eu la brillante idée de réserver leur service de navette...

Alors le lendemain, samedi, je suis allée me promener un peu, histoire de trouver un supermarché. Sur cette photo, on peut voir que les îles Canaries c'est assez aride merci. La plus haute montagne c'est le Teide. Et on ne le voit pas sur la photo, mais il vente en maudit.


Ici on a un olivier tout tordu avec une des dizaines de maisons à moitié construites qu'on trouve dans la région. Pour être exacte, je me trouvais complètement au sud de l'île de Tenerife, dans ce qu'on pourrait appeler le milieu de nulle part, entre l'océan et la montagne.


La côte est plutôt accidentée et ça occasionne la formation de "piscines" naturelles et autres criques où on peut se baigner tranquillement.


Des Anglais un peu malades qui s'amusent à sauter de la falaise, avec grosse montagne rouge en arrière-plan.


Dans une des piscines j'ai trouvé des bébés poissons bleus! Regardez comme ils ont une belle couleur! Et puis l'eau est si claire, ça fait changement des côtes du Nouveau-Brunswick.


Vue sur la plage de roches où on a érigé notre base de baignade. 


Dans la vie il y a des cactus. 


Bon, quelques mots sur l'auberge. Premièrement, c'était complètement génial, enfin, si on met de côté les désagréments inhérents à la fréquentation de dortoirs: ronflements, bruits matinaux, lits superposés... Le personnel était absolument charmant, le petit-déjeuner, inclus, et l'ambiance, vraiment sympathique.

Ensuite, l'auberge disposait d'un grand patio qui faisait office de salon et de salle à manger. Ainsi, en restant écrasé là, on pouvait voir entrer les nouveaux arrivants, dire au revoir à ceux qui partaient, mais surtout, parler avec tous ceux qui venaient y passer un instant.

 La section "salon" du patio.


La section "piscine" du patio. 

Samedi soir, j'ai bien profité du patio avec d'autres résidents, et comme dans tout antre de hippie il s'est joué de la guitare et bu du vin et de la vodka (je ne dis pas que c'était moi!).


Le lendemain, je suis allée à la plage en vélo avec Erica, qui est une des quelques personnes qui travaillent volontairement à l'auberge (en échange de nourriture et d'un lit).


Vue sur un des dizaines de complexes de condos laids comme tout qui pullulent sur la côte. C'est d'autant plus étonnant que Tenerife m'a donné l'impression d'être quasiment fantôme, étant donné qu'il n'y a presque rien le long de la route principale et qu'on n'y croise pas grand-monde en ville. Ça doit être la basse saison.


Autre photo du paysage lunaire de Tenerife. À droite on voit une genre de serre où il semblerait qu'ils font pousser des tomates. Les murs de filets, c'est pour protéger du vent.


Le patio en éclairage de nuit, avec le über-sympathique propriétaire Francesco au centre et des germaines tout autour.


Plus de chilling sur le patio. 


 Francesco, moi et Paul-le-réceptionniste-de-nuit (dans l'ordre visuel et non pas grammatical).


 Haha! Lever de soleil sur la piste de décollage... Oui, les vols avec Ryanair c'est pas cher, mais maudit que leurs horaires sont chiants! 8h20 c'est bien trop tôt pour décoller.


Vue sur Gran Canaria, l'île voisine, qui ressemble étrangement à Jurassic Park. 


L'Europe et l'Afrique qui se tendent la main... À gauche, le cap de Tarifa, à droite, le Maroc, et au centre, le détroit de Gibraltar.

Alors voilà, c'était mon trop court voyage à Tenerife, où je n'ai ni eu le temps d'escalader le volcan, ni pu me reposer comme je le voulais. Tout ça pour dire que j'y retournerais dès demain si je pouvais! Avec ses habitants relax, ses paysages d'un autre monde, le soleil et l'océan, cette île a vraiment un caractère unique et inspirant. J'invite aussi les hispanophones d'entre vous à aller lire les poèmes que j'y ai écrit et que vous trouverez sur mon autre blog: le duché perché.

À bientôt!

lundi 16 avril 2012

Visite de maman, 2ème partie.

Pour reprendre où on avait laissé l'affaire, vendredi saint maman et moi sommes allées visiter Ronda, qui était sur ma liste de souhaits depuis que j'avais vu les superbes photos de mes amis. Comme bien des villes de la région, Ronda est une ville dont l'origine est antérieure à la conquête romaine. On y trouve aussi une forte influence du règne musulman. Ronda a la particularité d'être juchée en haut d'une montagne, et la vieille ville est séparée de la nouvelle par une gorge impressionnante, laquelle est traversée par trois ponts. Une mention spéciale pour Rachel, qui a monté et descendu une quantité incroyable d'escaliers cette journée-là et ce, sans trop se plaindre.



Ici, nous avons une vue depuis le centre-ville sur les différentes chaînes de montagnes environnantes.



Le pont le plus connu de Ronda, appelé Nouveau Pont, a été construit entre 1759 et 1793.



Haha! Maman a le vertige.



L'église de la vieille ville. On peut deviner par la forme du clocher qu'il s'agissait du minaret d'une mosquée.


 Porte de la basse-ville. 




La ville est entourée de sentiers et de murailles qui descendent (plus ou moins) doucement les flancs de la montagne.



Un autre de ces chemins, et vue sur la porte de Felipe V.



Chillin' avec le pont et la mère.



Vue depuis les jardins suspendus de la Casa del Rey Moro (maison du roi maure).



Sous la Casa del Rey Moro, on trouve une "mine" qui avait une fonction stratégique pour surveiller la rivière, mais aussi pour aller chercher de l'eau. Dans la mine on trouve un gros tas d'escaliers humides et de voûtes entremêlées, sans compter les fenêtres et puits de lumière qui laissent entrer juste ce qu'il faut de luminosité pour pas débouler le tout.



Et après une longue descente, on arrive finalement au Tage et à ses eaux cristallines.



Vendredi soir, j'ai reçu la visite d'une amie que j'avais rencontrée à Valence lors des Fallas (je m'excuse, je n'ai rien écrit à ce sujet!) et j'en ai profité pour lui faire faire le tour de la ville la nuit. C'est alors que sur notre chemin s'est dressé un effrayant Nazareno. Silje, toute de courage vêtue, l'a arrêté et on a pu prendre des photos!



Bon je sais que c'est pas la meilleure photo de Rachel mais c'est juste pour montrer qu'au final on a eu droit à un peu de beau temps, et ainsi on a pu profiter d'une des dernières processions de la semaine sainte! Et puis la charmante dame qui nous accompagne c'est mon amie Silje.



Jésus et l'accessoire de la saison, j'ai nommé la grosse croix en bois.



Foule compacte endimanchée qui observe les nouvelles tendances de Jésus.



Marie qui se prépare à aller faire un tour à la cathédrale.

Donc en gros c'est pas mal ça que maman et moi on a fait durant la semaine sainte. Le lendemain (dimanche) déjà elle a pris le bus pour Malaga. Au moins, elle a pu être sur le bord de la plage pour ce qu'il restait de beau temps.

Comme j'ai pris un peu de retard je vous reviens très très bientôt avec mes péripéties aux îles Canaries!

a+!